Orléans, le 11 décembre 2025.
La Licra Loiret a eu l’honneur de présenter notre nouvelle exposition « J’peux pas, j’combats l’ignorance » dans le salon d’honneur de la Préfecture du Loiret. Cette exposition a été créée en interne par le bureau de la Licra Loiret et son chargé de mission en partenariat avec l’agence graphiste 2.13.
Nous tenons à remercier Madame la Préfète, Madame la Directrice de Cabinet, l’ensemble du personnel mobilisé pour nous recevoir.
A cette occasion, Joëlle Gellert, présidente de la Licra Loiret, a prononcé un discours.
Madame la Préfète,
Mesdames et Messieurs les députés, sénateurs, élus,
Chers partenaires, chers adhérents, chers citoyens,
Je vous remercie chaleureusement de nous accueillir aujourd’hui, ici, en préfecture, pour l’inauguration de l’exposition “J’peux pas, j’combats l’ignorance”.
La Licra s’inscrit dans l’héritage universaliste et humaniste de notre République. Notre combat, c’est de défendre la dignité humaine, la liberté, l’égalité et la fraternité face à toutes les formes de haine : racisme, antisémitisme, xénophobie, discriminations. Nous le faisons dans une conception non communautaire, fondée sur la citoyenneté et sur la laïcité.
Cette semaine, nous célébrons les 120 ans de la loi de 1905, qui a rendu tous les habitants de ce pays égaux en droit, quelles que soient leurs convictions spirituelles ou religieuses. C’est une loi de liberté et d’apaisement. Elle protège la liberté de conscience, la liberté de culte, et elle garantit aussi la liberté d’être sans religion. La Licra est profondément attachée à cet esprit : une République qui ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte, pour protéger la liberté de tous.
Mais nous voyons aussi une société traversée par des tensions nouvelles : montée des discours complotistes, haine en ligne, replis identitaires, stigmatisations. Les crises récentes fragilisent les repères et, trop souvent, certains se réfugient dans la désignation de boucs émissaires.
Dans ce contexte, nous rappelons que l’antisémitisme n’est pas une simple variante du racisme. C’est un phénomène historique spécifique, avec ses propres ressorts idéologiques. De même, le racisme, la xénophobie, les haines identitaires ont chacune leurs logiques. Nous refusons de les hiérarchiser, mais nous refusons aussi de tout confondre. Comme le disait Albert Camus, “mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”.
À la Licra, notre modèle d’action repose sur trois piliers : prévention, éducation, information. Nous intervenons sur le terrain : dans les écoles, dans le monde du sport, auprès des institutions, des entreprises, dans la justice. La lutte contre la haine ne peut pas être seulement judiciaire ou médiatique. Elle doit être continue, patiente, pédagogique.
C’est exactement le sens de cette exposition “J’peux pas, j’combats l’ignorance”. Elle propose un parcours pédagogique et citoyen pour comprendre les mécanismes de la haine et des discriminations, qu’il s’agisse d’antisémitisme, de racisme ou de harcèlement lié au genre.
Son objectif est simple et ambitieux à la fois :
– donner à chacun des clés pour décoder les discours de haine,
– apprendre à réagir face aux injustices,
– encourager le respect, l’égalité et la dignité humaine.
Et surtout, rappeler la responsabilité de chacun : ne pas se taire, ne pas banaliser, ne pas laisser faire.
Nous voulons faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une grande cause nationale. Cela suppose de renforcer l’application de la loi, de mieux protéger l’espace numérique, de soutenir l’école dans sa mission républicaine, et de combattre les replis identitaires qui fragmentent notre société.
Nous condamnons fermement les discours qui assignent, qui opposent, qui enferment, d’où qu’ils viennent. Nous rejetons les visions qui découpent la société en communautés hostiles et les instrumentalisations politiques de la haine.
La Licra porte un discours exigeant, mais profondément rassembleur. Notre ambition, c’est de contribuer à recoudre le tissu social, en restaurant une culture du respect, du discernement et de la responsabilité collective.
Je veux enfin remercier la Préfecture, les services de l’État, nos partenaires, les bénévoles, et toutes celles et ceux qui ont rendu cette exposition possible.
Je laisse maintenant la parole à Sébastien Colin, chargé de mission à la licra, et aux graphistes 2.13 qui va vont nous présenter plus en détail le parcours de cette exposition.
Je vous remercie.
