Orléans, le 15 décembre 2025
L’inauguration de la place d’Armes Alfred Dreyfus s’est tenue en présence du Maire d’Orléans, des représentants de l’État, des élus et des habitants. Cette cérémonie solennelle, marquée par une vive émotion et un profond devoir de mémoire, s’est déroulée en présence de membres de la famille Dreyfus.

Discours de Joëlle Gellert, présidente de la Licra Loiret :
Aujourd’hui, Orléans accomplit un acte qui dépasse l’hommage : elle répare.
Car c’est bien dans le Loiret, à Malesherbes, qu’est née l’une des rumeurs les plus infamantes de notre histoire contemporaine.
C’est dans notre département, qu’a pris racine, l’accusation mensongère qui allait jeter le capitaine Alfred Dreyfus dans la solitude, la déchéance et l’injustice.
La rumeur est née et la vérité, elle, a mis des années à triompher.
Elle a triomphé parce que des femmes et des hommes — Émile Zola, Georges Clemenceau, Jean Jaurès, et tant d’autres — ont refusé que la raison d’État l’emporte sur la justice.
Elle a triomphé parce qu’un pays tout entier a fini par comprendre qu’un innocent ne peut jamais être le prix de la tranquillité nationale.
En inaugurant aujourd’hui la place Alfred Dreyfus, Orléans adresse un message clair :
nous ne confondrons plus jamais la rumeur avec la preuve, la peur avec la justice, la haine avec la République.
L’affaire Dreyfus nous rappelle qu’un pays bascule quand l’on accepte que certains soient présumés coupables en raison de leurs origines, de leur religion ou de leur nom.
Elle nous rappelle que l’antisémitisme n’est pas une opinion : c’est un poison politique qui menace l’État de droit.
Pour la Licra, Dreyfus n’est pas un symbole figé dans le passé.
Il est la boussole qui rappelle que la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme n’est ni morale, ni partisane : elle est républicaine.
Que cette place soit désormais un lieu de mémoire, mais surtout un lieu de vigilance.
Un lieu où l’on enseigne qu’une démocratie peut faiblir, mais qu’elle peut aussi se redresser — lorsque ses citoyens choisissent le courage, la vérité et le droit.
Au nom de la Licra, je remercie la ville d’Orléans pour ce geste historique et nécessaire.
Justice, vérité, République.
Voilà ce qu’incarne Alfred Dreyfus.
Voilà ce que nous célébrons aujourd’hui.



