La Licra Loiret souhaite porter à la connaissance du public l’avancée significative de la part de la Mairie d’Orléans d’une initiative visant à honorer la mémoire d’Alfred Dreyfus dans la cité johannique, où il acheva sa carrière militaire.
La Licra Loiret s’en félicite. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de plusieurs engagements individuels ou collectifs menés depuis plus de vingt ans.
L’initiative d’un historien, Georges Joumas, et ses principales actions
Cette démarche est le fruit d’un long combat citoyen et mémoriel, mené depuis plus de deux décennies par Monsieur Georges Joumas, historien et spécialiste reconnu de l’affaire Dreyfus. Monsieur Georges Joumas n’a eu de cesse de promouvoir localement la reconnaissance de cette figure majeure de l’histoire républicaine française. Il entreprit de sensibiliser à plusieurs reprises les municipalités successives d’Orléans à la nécessité de rendre hommage à ce grand officier, victime d’une des plus graves injustices de l’histoire républicaine française. Le parcours de cette démarche se résume ainsi :
- 10 août 2000 : lettre à Monsieur Jean-Pierre Sueur, maire d’Orléans, pour initier un projet d’hommage. Projet interrompu à la suite de son départ de la mairie en mars 2001 ;
- 22 juin 2006 : lettre adressée au maire à l’occasion du centenaire de la réhabilitation de Dreyfus. Réponse favorable de Monsieur Serge Grouard le 4 juillet 2006, proposition retenue mais non concrétisée ;
- 18 juillet 2006 : à son initiative, question de Monsieur Jean-Pierre Sueur, élu d’opposition, au Conseil municipal. Absence de suite ;Â
- 28 novembre 2008 : à son initiative, question de Monsieur Brad, et de plusieurs élus d’opposition. Réponse favorable mais sans application ;
- 25 janvier 2010 : nouvelle correspondance adressée à Monsieur Grouard. Réponse du 24 reçue en février 2010 : proposition non retenue pour le Quartier Sonis, nouvelle dénomination à l’étude, sans suite ;
- 22 octobre 2019 : lettre adressée à Monsieur Carré, alors maire. Aucune réponse reçue.
- 28 mai 2024 : lettre adressée à madame Parayre, adjointe, faisant suite à une rencontre fortuite. Absence de réponse.
La position de la municipalité
Lors du Conseil municipal d’Orléans du 26 juin 2025, interrogé par une élue d’opposition sur la nécessité d’honorer la mémoire d’Alfred Dreyfus, Monsieur Serge Grouard, Maire d’Orléans, a déclaré : « Il est tout à fait possible effectivement qu’il y ait un lieu qui porte le nom de Dreyfus » sans apporter aucune précision.
Le 8 septembre 2025, la Licra Loiret apprend par voie de presse que Monsieur le Maire a finalement retenu un emplacement précis : la place d’Armes du Quartier Sonis, au nord de la place Dunois, là où il fut nommé commandant du dépôt du parc d’artillerie de la 5e région militaire.
L’action de la Licra Loiret
C’est au printemps 2025 que la Licra Loiret a pris l’initiative de lancer une pétition visant à promouvoir la reconnaissance de la mémoire d’Alfred Dreyfus. Dans ce cadre, la Licra Loiret a apporté des réponses détaillées aux sollicitations des médias locaux et nationaux, afin de présenter l’importance historique et civique de cette démarche.
La Licra Loiret salue la proposition du 8 septembre comme un pas décisif vers une reconnaissance officielle et publique de la mémoire d’Alfred Dreyfus. Elle rappelle toutefois qu’une promesse ne vaut que si elle est concrétisée et qu’elle restera vigilante afin que cette désignation se traduise par un vote du Conseil municipal et par une mise en œuvre effective, dans des délais raisonnables et de manière pérenne. À cet égard, la pétition initiée par la Licra Loiret, qui a déjà recueilli près de 1000 signatures, demeure active dans l’attente d’un vote favorable du Conseil municipal d’Orléans.
Un devoir républicain
La Licra Loiret rappelle que la préservation de la mémoire des figures emblématiques de la République constitue un impératif moral et civique, fondamental pour l’éducation des générations présentes et futures, et pour le renforcement des valeurs républicaines de justice et d’égalité.
Elle se montrera toujours très attentive à ce sujet.
Le bureau de la Licra Loiret et sa présidente, Joëlle Gellert